Intervention de Jean-Louis CHAUZY
Président du Conseil Économique Social et Environnemental Régional

Jean-Louis CHAUZY

 

Lors de l'Assemblée Plénière
Toulouse, le vendredi 16 octobre 2015

 

Monsieur le Président de Région,
Madame, Monsieur le Conseiller,
Madame, Monsieur,

A quelques mois de changements majeurs pour nos concitoyens, et je pense ici plus spécifiquement aux Midi-Pyrénéens et aux Languedociens qui vont s’unir, nous sommes réunis ce matin – très probablement - pour notre dernière assemblée plénière en tant que CESER de Midi-Pyrénées.  En effet, avec la nouvelle carte des régions redessinées par la loi du 16 janvier 2015, et les élections régionales des 6 et 13 décembre, les CESER sont bien évidemment impactés puisque nous constituons ces instances consultatives placées par la loi auprès des conseils régionaux en vue de concourir par nos avis à l’administration de la Région. Dès lors, au 1er janvier 2016, les CESER des 7 régions recomposées fusionneront par addition de leurs membres, tel que cela est indiqué dans le courrier de la Ministre de la décentralisation et de la fonction publique en date du 8 juillet 2015 adressé au président de l’Assemblée des CESER de France. Les CESER seront installés pour une période transitoire dont la durée est à l’arbitrage du Gouvernement.
Le décret relatif à la refonte des CESER, à leur composition et à leur siège est en préparation et devrait paraître début novembre, apportant les précisions attendues.

Avant de vous donner davantage d’informations, je rappelle l’ordre du jour de cette matinée.  Deux projets d’avis, dont les travaux ont débuté il y a un an, vont être présentés et soumis au vote ; le premier est relatif à « L’économie de proximité, une force pour les territoires », le rapporteur est Didier LASCOUMES ; le second concerne « La vocation internationale de l’Oncopole de Toulouse », élaboré sous l’égide de la Commission « Santé - Social – Culture » avec le concours de la commission « Recherche - Transfert - Innovation – Energie » ; les rapporteurs sont Dominique MICHEZ et Marielle GAUDOIS. Ces travaux ont pris en compte la dimension de la nouvelle région puisque nous devons contribuer à l’émergence d’une grande région forte économiquement, compétitive aux niveaux national, européen et international et en capacité par conséquent à répondre aux divers enjeux économiques, sociétaux et environnementaux.

Refonte des CESER 
Période transitoire : le projet de décret en discussion
Concernant les CESER fusionnés installés au 1er janvier 2016, comme je vous l’ai dit il y a un instant, nous attendons les arbitrages du Gouvernement pour déterminer la durée de la période transitoire. La ministre de la décentralisation a informé d’une période transitoire a minima d’un an.
Sur cette période transitoire, les CESER Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées fusionneront par addition de leurs membres, soit 213 conseillers.
Dans le projet de décret, les élections à mi-mandat sont annulées pour tous les CESER, les indemnités des conseillers des CESER fusionnés seront ramenées à 40% de l’indemnité maximale des conseillers régionaux car le changement de seuil démographique (+ de 5 millions d’habitants augmente le niveau des indemnités). Ce projet ne fait pas état des sections. En effet, la création de sections relève de textes légaux. L’article R4134-18 du CGCT prévoit jusqu’à 2 sections. Or si tout se fait par addition pour les CESER, nous aurions en LR MP, 4 sections.
Le décret à paraître début novembre devrait préciser tous les éléments précités.

Période post transitoire
Un second décret est en préparation pour la période post transitoire et prévoit la réduction du nombre des conseillers, pour le rapprocher de celui des conseillers régionaux.

Vers un nouveau règlement intérieur pour le CESER mis en place en 2016
Par ailleurs, conséquence de ces adaptations à venir, nous avons commencé la réflexion en interne pour l’élaboration du nouveau règlement intérieur. Un travail a commencé en février 2015, l'équipe de direction de notre CESER a fait un état comparatif des règlements intérieurs qui a été remis à Languedoc-Roussillon. Depuis septembre sont en discussion avec les vice-présidents délégués de collèges. Chaque collège est ainsi en lien avec les réflexions à mener. Nous en débattrons au Bureau du 6 novembre. J’ai sollicité mon collègue pour l’organisation en novembre de réunions de travail sur l’élaboration de ce règlement intérieur avec pour objectif de présenter le projet en plénière. L’idéal serait d’y consacrer une plénière avant la fin de l’année.
Des dates ont ainsi été proposées pour que nous puissions étudier les propositions et établir des axes de convergence. L'objectif est d'arriver à voter un projet de nouveau règlement intérieur dans les mêmes termes par chaque CESER, pour parvenir au vote du règlement intérieur par l'assemblée additionnée et cela dans le but de pouvoir pleinement fonctionner dès le mois de janvier 2016 et de préparer la suite.

Sachez simplement que nous défendrons certains dispositifs applicables chez nous mais pas en Languedoc-Roussillon tels que la désignation de vice-présidents délégués aux collèges, une instance de préparation du Bureau (à l’instar de notre réunion de vice-présidents délégués), l’existence de commissions d’amendements pour les projets d’avis et notre indépendance par rapport à l’executif.
Le Préfet de la région aura la responsabilité d’installer le nouveau CESER et de procéder à l’élection du Président et du Bureau après la signature de l’arrêté de nomination et la convocation de la nouvelle assemblée.

Mission d’étude prospective sur l’aménagement et l’équilibre du futur territoire régional à l’horizon 2030
Nous nous dirigeons à grands pas vers l’avènement de la nouvelle région Languedoc-Roussillon - Midi-Pyrénées. Les résultats du scrutin électoral de décembre nous feront connaître la composition du nouveau conseil régional.
Le CESER « Grande région » aura très rapidement à travailler avec la nouvelle assemblée délibérante (le Budget et le Schéma Régional de Développement Economique, d'Innovation et d'Internationalisation (SRDEII) qui sera adopté en décembre 2016).

A noter néanmoins que les CESER des 2 régions n’auront pas attendu janvier 2016 pour collaborer étroitement. En effet, avec la saisine des 2 Présidents de Régions sortants confiant aux CESER une mission d’étude prospective sur l’aménagement et l’équilibre du futur territoire régional à l’horizon 2030, les membres des CESER Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées apprennent à se connaître, et ont débuté la réflexion.
A ce jour, nous avançons dans la mission qui nous a été confiée.

Après la tenue de 2 Comités de pilotage - le 3ème se tiendra à Montpellier le 20 octobre -  qui ont permis de définir et valider la méthode de travail et le contenu du rapport à rendre :

  • l’état des lieux : caractéristiques économiques, sociales et environnementales du futur territoire régional au regard des compétences régionales et des politiques publiques menées par les Régions ;
  • les thèmes à mettre en exergue (atouts et complémentarités entre les 2 régions) au regard des compétences régionales - Aménagement du Territoire-Environnement (la Méditerranée, l’Eau, la mobilité, l’équilibre du territoire), Education-Formation Professionnelle - Apprentissage– Enseignement Supérieur et Recherche –Innovation, Enjeux de société pour mieux vivre ensemble (santé et perte d’autonomie, exclusion, culture, logement), Economie (agriculture/agroalimentaire, tourisme, filières industrielles, numérique, transition énergétique), Finances -,
  • les tendances d’évolution du nouveau territoire régional à moyen et long terme à partir de quelques scenarii à l’horizon 2030),

un point d’étape sur l’évolution de nos travaux sera fait pour validation aux bureaux de nos assemblées, réunis en session commune à Carcassonne, le 17 novembre prochain.

En effet, pour des raisons d’efficacité et de plus-value à apporter à ce rapport, nous avons décidé de procéder en 2 phases.  La 1ère phase consiste à rédiger le diagnostic et les fiches de synthèse sur des thématiques majeures pour la région ; mais il faut regrouper les fiches par thèmes et avancer des propositions, nous n’avons pas vocation à n’être que des agents de communication du conseil régional. Il faut une hiérarchie dans les prépositions. Ce travail doit être achevé afin que les sections « prospective » des 2 CESER s’en approprient le contenu pour pouvoir formuler des scenarii de prospective pour la future grande région, aspect qui constitue l’objet principal de la saisine.

Après le COPIL du 20 octobre, les sections possèderont les éléments pour enrichir leur réflexion déjà amorcée et proposer ensemble des scenarii. Elles s’adresseront mutuellement d’ici fin octobre leurs 1ers éléments d’analyse. L’objectif est de finaliser le rapport pour le présenter en plénière en février 2016 (2ème phase).

Ainsi, nous avons décidé de remettre ce rapport au nouvel exécutif régional qui aura à œuvrer dans la nouvelle grande région. Nous avons ainsi souhaité montrer que le CESER est une assemblée consultative sur laquelle il va falloir compter pour élaborer les politiques publiques régionales, notamment dans ce contexte où la loi NOTRe du 7/08/15 renforcent les compétences des régions. Nous devons montrer la légitimité de la société civile organisée, au moment où d’aucuns demandent la suppression du CESE et des CESER.

Si la commande vient en effet des deux exécutifs régionaux, nous avons estimé déterminant d’avoir la pleine maîtrise du calendrier mais aussi du contenu du rapport dans la plus totale indépendance de pensée et d’écriture pour en faire le 1er rapport qui sera voté par le nouveau CESER mis en place début 2016.

Pour l’heure, nous réfléchissons au projet commun à construire pour ce nouveau territoire. 
Dans cette nouvelle région, qui a des atouts non négligeables, il y aura des défis à relever et pas des moindres. Citons pour exemples le défi  démographique (51 000 habitants à accueillir par an), le défi de la mobilité (rattraper les retards en termes de grandes infrastructures), le défi de la formation  et de l’emploi (taux de chômage élevé, nombreux jeunes sortis sans qualification), le défi du redressement productif (stratégie de filières renaissante), le défi de la transition écologique (touche tous les acteurs, tous les secteurs), le défi démocratique et culturel, le défi de la santé (faire reculer les déserts médicaux, favoriser l’accès aux soins pour tous…). Mais nous devenons la 1ère région pour le taux de chômage 14%, et la 2ème région de France pour le taux de pauvreté et de précarité derrière le Nord-Pas-de-Calais Picardie. L’emploi, la formation, le développement économique doivent être au cœur de nos préoccupations, 14% de chômage c’est insupportable.

L'économie de proximité
Développer l'économie de la nouvelle région à partir de secteurs innovants comme la santé sera un défi.
Il y a d'autres aspects de l'économie à favoriser car ils permettent de comprendre et de développer la captation des revenus des territoires. L'économie d'un pays, d'une région est plurielle. Sur un territoire, on retrouve à la fois des activités de production (biens industriels ou immatériels) et des activités liées aux besoins de proximité en réponse aux besoins des populations. On s'aperçoit dès lors que le niveau de développement d'un territoire dépend principalement de sa capacité à capter des revenus davantage que de sa seule capacité à produire du P I B. C'est de là qu'est né le concept d'économie de proximité.
Sur le territoire de Midi-Pyrénées, l'économie est essentiellement productive, sur celui de Languedoc-Roussillon, c'est une économie davantage présentielle (production de biens et services tournés vers les besoins des populations) qui trouve son origine et son principal moteur dans l'attractivité démographique et le tourisme.

Ainsi, le CESER s'est autosaisi du sujet de l'économie de proximité en LRMP en raison des évolutions sociétales, économiques et technologiques qui doivent nous amener à appréhender différemment notre économie territoriale. Sont abordés dans ce rapport principalement les territoires ruraux, urbains et péri urbains. Cet avis recoupe aussi des préoccupations soulevées dans de précédents avis sur le tourisme, l'agroalimentaire, la filière bois, les PME-PMI.

L'économie de proximité reflète l'aptitude d'un territoire à capter des ressources et à les redistribuer localement. Elle entend répondre aux besoins des populations présentes sur un territoire donné et dépend donc de l'habitude de ces populations à consommer localement. Les entreprises artisanales, commerces, associations et entreprises de l'économie sociale et solidaire représentent une bonne part des effectifs et du PIB.

L'économie de proximité regroupe l'économie présentielle centrée sur la satisfaction des besoins vitaux des populations (commerce de proximité, services administratifs, services à la personne ... ) et l'économie résidentielle qui capte les revenus divers extérieurs des personnes telles que retraités, touristes ou navetteurs.

L'économie de proximité, c'est en somme un mode d'organisation de l'économie autour de la relation directe - circuits courts et ventes en direct, services à la personne, commerce de face à face; c'est aussi le développement d'activités en lien direct avec le territoire (valorisation de patrimoine et des savoir-faire locaux, emploi des ressources matérielles et humaines locales) ; c'est enfin une affaire de géographie et de proximité spatiale entre producteurs, consommateurs et institutions. C’est aussi une histoire d’hommes et de femmes, de volonté créatrice, de mise en valeur des territoires, ce n’est pas le local contre le global.
L'économie de proximité s'enracine dans le local, soutient le développement des territoires et la relocalisation des emplois. Contribuant à de nouvelles formes de coopération entre les acteurs, qu'ils soient privés ou publics, l'économie de proximité génère de la créativité, de la flexibilité, de la transversalité.

Sur les territoires de Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, c'est 74% des emplois et 83% des revenus de territoires.
De par sa participation à la vie quotidienne des populations et à l'épanouissement des territoires sur lesquels elle s'exerce, l'économie de proximité répond au souci de contribuer autrement au développement économique.
L'ancrage local de cette économie permet de mieux résister aux aléas de la vie économique et de répondre aux enjeux que sont la lutte contre le chômage, les évolutions démographiques et la protection de l'environnement.
L'avis du CESE « L'économie de proximité: une réponse aux défis majeurs de la société française» a aidé à la rédaction de la partie sur les « enjeux ».

Un constat, lorsque l'on envisage le développement économique d'un territoire, on pense souvent à l'aspect productif, créateur de richesses, néanmoins, il incombe de ne pas négliger l'aspect plus invisible, l'économie de proximité. Le poids, le potentiel et les mécanismes de cette économie étant mal connus et mal pris en compte aujourd'hui, le CESER a formulé des propositions pour y remédier :
- intégrer l'économie de proximité comme l'un des piliers majeurs du SRDE
- sensibiliser les acteurs locaux et engager localement des stratégies en faveur de l'économie de proximité
- initier et valoriser l'innovation sociale dans les territoires
- poursuivre l'accessibilité au numérique des territoires

La vocation internationale de l’Oncopole de Toulouse
En évoquant le défi de la santé, cela m’amène à dire quelques mots sur le projet d’avis sur la vocation internationale de l’Oncopole de Toulouse – je ne serai pas exhaustif, les rapporteurs vous présenteront plus amplement le document.
Le CESER, après avoir consacré des avis à des thématiques en lien avec des questions de santé rappelant que le patient doit être au centre du système (l’accès aux soins pour tous, la dépendance liée à l’âge), fin 2013, proposait de réfléchir à la manière de favoriser la vocation internationale de l’Oncopole qui a pour ambition de faire reculer la mortalité due au cancer. La lutte contre le cancer est un enjeu sociétal éminemment important.
L’Oncopole de Toulouse est un regroupement unique en Europe, sur un même site (ancien site de l’usine AZF), de compétences académiques, scientifiques, universitaires, technologiques, médicales, cliniques, pharmaceutiques, publiques et privées dans un même objectif partagé : celui de faire reculer, ensemble, le cancer. Aujourd’hui, c’est plus de 2 milliards d’euros d’investissements publics et privés. L’enjeu de l’Oncopole, c’est travailler ensemble et optimiser le continuum prévention-recherche-soins.
Ce projet ambitieux et innovant de l’Oncopole naissait il y a 11 ans grâce au maire de Toulouse de l’époque Philippe Douste-Blazy avec l’engagement public de Monsieur FABRE, Président du Groupe, qui décidait d’installer le Centre de recherche contre le cancer sur le site. Ce projet avait également pour objectif de sortir Toulouse et sa région d’une vision de l’économie « monothématique », il ne peut y avoir que l’aéronautique. En mars 2014, l’Oncopole était inauguré par le Premier Ministre.

Dans cet avis de qualité – je remercie ici tous les conseillers qui ont participé de façon régulière aux travaux des commissions mais également l’ensemble des personnalités auditionnées qui ont concouru à l’élaboration de ce rapport. La qualité de l’expertise dont a su ainsi s’entourer le CESER a largement contribué à l’excellence de cet avis.
Nous avons su gérer une complexité apparente du travail de nos commissions pour produire cet avis. Je remercie également bien évidemment les 2 présidents de commissions et les co-rapporteurs et j’attribue une mention particulière à la chargée de mission, Caroline HONVAULT, pour sa capacité d’écoute, ses qualités de synthèse et de rédaction.

Par ailleurs, le CESER rend hommage à Christophe CAZAUX décédé brutalement pendant ses congés. Ce rapport est dédié à sa mémoire et à son rôle sur ce projet de l’Oncopole et au sein de la Fondation Cancer dont il était le directeur.

Dans ce rapport, le CESER réaffirme l’importance de la place centrale du patient au cœur du système considérant dès lors que cette préoccupation doit être celle de tous les acteurs de l’Oncopole.
Pour le CESER, le campus de l’Oncopole doit apporter une double plus-value au service de la personne prise en charge : d’un côté pour l’hôpital qui soigne, de l’autre pour les acteurs économiques et industriels. Il doit y avoir une stratégie économique pour le Campus de Toulouse.
On pense souvent que les deux aspects soins et développement économique ne sont pas compatibles car la santé n’a pas de prix et elle a un coût. Mais pour atteindre l’objectif humaniste qui est de garantir durablement l’égalité d’accès aux soins, à l’innovation, il est fondamental de produire des richesses ; la puissance de recherche publique et privée avec les partenaires industriels doit permettre de créer une filière industrielle, c’est aussi la vocation du Bioparc. C’est pour cela que le CESER a toujours demandé lors des réunions de la commission territoriale Sanofi présidée par le Préfet,  en présence de tous les syndicats, les collectivités et les dirigeants de Sanofi que le « drapeau » Sanofi continue de flotter sur l’Oncopole avec des projets, des moyens humains et financiers ! Il y a un vrai écosystème de la santé sur Toulouse et Midi-Pyrénées. C’est le CESER qui avait obtenu la mise en place d’une commission territoriale entre Sanofi, les syndicats, l’état et les collectivités.

Le succès de l’Oncopole passera par la concrétisation de son modèle économique. L’objectif économique de l’Oncopole est lié à la convergence entre les secteurs de la recherche, des entreprises et de la formation dans les domaines des soins et de la santé.
Dans cet avis, le CESER émet des pistes de renforcement de la vocation internationale de l’Oncopole autour de 5 mots clés : hospitalité, attractivité, accessibilité, lisibilité, notoriété.
L’accompagnement des collectivités est nécessaire pour renforcer la dimension internationale de l’Oncopole. L’agence de développement économique Toulouse Métropole créée en partenariat avec la CCIT assure déjà la visibilité et la promotion de l’Oncopole à l’International.
La métropole a fait de l’Oncopole une filière stratégique dans son schéma de développement économique voté en juin 2015.

Le CESER soutient le projet PERICLES à Toulouse.
Le rapprochement de Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées doit être vu comme une opportunité sur le plan de la santé et de la lutte contre le cancer.
Le CESER  soutient le projet de Toulouse pour la protonthérapie qui est une technique innovante en radiothérapie, encore rare en France, permettant de soigner de manière plus ciblée certains cancers, notamment chez l’enfant. Mais elle a aussi de nombreuses applications dans le domaine spatial, des systèmes embarqués et de  l’automobile.
Toulouse et l'Oncopole sont candidats au projet Périclès qui vise, dans le cadre du plan cancer 3 du Gouvernement, à créer un centre de protonthérapie dans le Sud de la France. Les prémices du projet à Toulouse remontent à 2004, et la montée en charge, puissante  de l’Oncopole lui a donné corps. Un comité « Toulouse Excellence santé » a été créé pour obtenir l’implantation du centre et vise à ce que les intérêts politiques liés à la réforme territoriale n’intercèdent pas dans le choix de la ville qui accueillera le centre de protonthérapie.

Les candidatures d’autres villes du Sud ou de l’Ouest de la France ne doivent pas nous paralyser et empêcher de soutenir le projet toulousain. Aussi, j’ai sollicité le soutien de trois grandes collectivités – la Métropole, le Conseil départemental de la Haute-Garonne, le Conseil régional de Midi-Pyrénées mais aussi celui de la Direction Générale de l’Armement car la protonthérapie a des applications industrielles en matière de satellites.
Le CESER soutient donc publiquement ce dossier de protonthérapie de Toulouse et avec l’accord du Bureau du 5 octobre, j’adresserai un courrier à la Ministre de la Santé, qui sera cosigné par la communauté médicale et la filière industrielle de l’espace, pour demander que l’appel à projets apparaisse d’ici la fin de l’année avec la mise en place d’un jury international pour évaluer les dossiers de candidature et arbitrer comme c’est le cas depuis 4 ans, pour les dossiers d’Investissements d’avenir.
 
Il y a toutefois unanimité sur un point entre élus et chercheurs que ce soit à Toulouse ou à Montpellier, il ne faut pas rentrer dans une compétition stérile entre les deux métropoles.
Toulouse et Montpellier seront en compétition sur ce dossier dans le cadre d’un appel d’offres qui pourrait être lancé d’ici fin 2015 ; nous défendons la complémentarité, la nouvelle région sera au 1er plan en Europe en matière de santé.

Dès l’adoption de cet avis, nous irons en présenter les conclusions à nos principaux appuis, c’est-à-dire Toulouse Métropole, le Conseil régional Midi-Pyrénées, le Conseil départemental de la Haute-Garonne, mais aussi à la Ministre de la Santé Marisol Touraine à qui nous demanderons audience ainsi que Thierry Mandon, le Secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche. Nous mettrons aussi en place une équipe de suivi de ce rapport.

Points d'actualité
Avant d'entamer nos travaux, je finirai par quelques points d'actualité :
Charte Romain Jacob - l'accès aux soins des personnes en situation de handicap
Je vous informe que, dans quelques jours, ce 21 octobre au Centre des congrès Pierre Baudis, le CESER signera publiquement auprès d’autres acteurs régionaux la Charte Romain Jacob au service de l'accès aux soins des personnes en situation de handicap.
Cette charte est le résultat du rapport de Romain JACOB, Président de l'association handidactique, à Mesdames Marisol TOURAINE Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, et Madame Carlotti, alors Ministre déléguée aux Personnes Handicapées et à la Lutte contre l’Exclusion, le 6 juin 2013.
Ce rapport a présenté les difficultés d’accès aux soins ainsi que des propositions d'amélioration des parcours de santé, les modalités de prise en charge et d'accompagnement des personnes en situation de handicap. Ces sujets ont été traités par le Comité Interministériel du Handicap le 25 septembre 2013.
Le 16 décembre 2014, dans le cadre de la "Grande Cause 2014" relative à l'accessibilité aux soins des personnes en situation de handicap, la Charte Romain JACOB a fait l’objet d’une signature au plan national. Depuis, nombre de régions se sont engagées dans cette démarche.
Dans notre région, la Conférence Régionale de Santé et de l’Autonomie et l’Agence Régionale de Santé se sont mobilisées et engagées à fédérer l’ensemble des acteurs régionaux autour de la signature de cette charte.
Pour le CESER, cet engagement reflète ses prises de position au travers de ces différents avis pour l’accès aux soins de tous notamment des personnes les plus vulnérables.

Réalisation des lignes à Grande vitesse
Par ailleurs, le CESER se félicite de la décision prise par le Gouvernement de valider la réalisation des LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax pour un montant de 8,3 Mds d’euros dans le cadre du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest, malgré l’avis défavorable de la commission d’enquête publique. L’Europe a soutenu et labellisé ce projet comme étant un projet important (financement possible dans le cadre du plan Juncker de 315 Mds d’euros en faveur de l’investissement). Ce projet sera favorable à l’aménagement du territoire et à la diversification de l’emploi. La mobilité est l'enjeu stratégique des nouvelles régions créées par l'Etat.
Par ailleurs, le CESER, saisi par le Préfet de Languedoc-Roussillon en juillet 2015, a fait part de son grand intérêt pour la réalisation rapide du projet de ligne ferroviaire nouvelle Montpellier-Perpignan dédiée aux voyageurs et au fret, car c’est un élément de la véritable interconnexion « sud » du réseau LGV français, de l’Atlantique à la Méditerranée, et de son ouverture au réseau espagnol. C’est un projet également accepté par l’Europe. L’Etat donnera sa décision d’ici la fin de l’année. 
Pour l’accueil des réfugiés en Europe, en France
Le CESER a manifesté début septembre sa solidarité pour l’accueil des réfugiés du drame syrien en Europe, en France et par conséquent en Midi-Pyrénées. Il ne faut pas oublier que, depuis plus d’un siècle, les différents Etats de notre continent ont dû assumer l’accueil sur leur sol de milliers d’hommes et de femmes pourchassés de chez eux en raison de leur appartenance ethnique, de leur religion, de leur nationalité, des Arméniens aux républicains espagnols, des juifs d’Europe centrale aux Italiens, Polonais, Hongrois, Tchèques fuyant les dictatures, les guerres mais aussi  des  hommes et des femmes venus des pays de l’autre rive de la Méditerranée pour accéder à une vie digne. Nous en avons eu besoin pour reconstruire la France pendant les Trente Glorieuses ; les migrations ont de tout temps contribué à la structuration et au développement des sociétés humaines.
Dans notre région, de nombreuses collectivités ont fait connaître leur volonté de participer à l’élan collectif. Le Conseil régional a voté en commission permanente le 24 septembre dernier une aide exceptionnelle en faveur des réfugiés d’un montant d’1 M d’€. Je salue cette initiative, Monsieur le Président.

L’enjeu du 21ème siècle pour l’Europe sera de savoir assumer les migrations conformément aux valeurs de l’Europe.
Malgré la culture de la peur de ceux qui fuient la guerre civile dans leur pays et le terrorisme, nous devrons toujours aller chercher au fond de nous même ce que nous avons d’humanité pour savoir accueillir et vivre ensemble nos différences.

Initiative « Toulouse à table »
Pour la 2ème année consécutive, s’est tenu du 24 au 27 septembre 2015 l’événement gastronomique « Toulouse à table » à l’initiative de l’un des nôtres, Guy PRESSSENDA, Président de l’Union des Métiers et des Industries Hôtelières (UMIH) Midi-Pyrénées.
Avec le concours de  200 bénévoles, cette manifestation a mis en lumière Toulouse et sa région par la valorisation des métiers de la restauration, de l’artisanat, de la transformation à partir de filières courtes de notre belle région avec ses 120 labels. Cette initiative a également permis de s’adresser aux personnes handicapées, aux quartiers sensibles, de valoriser les écoles hôtelières mais aussi le marché d’intérêt national de Toulouse dont on doit savoir qu’il est le 2ème de France après Rungis.
Je tiens à saluer le dynamisme et l’investissement personnel de notre collègue dont l’initiative soutenue par Toulouse Métropole participe à l’attractivité de Toulouse et de la région !

COP21
Autre actualité, La France accueillera du 30 novembre au 11 décembre 2015, à Paris-Le Bourget, la 21ème conférence des parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Cette conférence devra marquer une étape décisive dans la négociation du futur accord international pour l’après-2020, en adoptant ses grandes lignes comme convenu à Durban, avec comme objectif que tous les pays, dont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre - pays développés comme pays en développement - soient engagés par un accord universel contraignant sur le climat.
L’enjeu est de taille : il s’agit d’aboutir, pour la première fois, à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d’impulser/d’accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone.
La France a engagé sa transition écologique et énergétique avec pour objectif de réduire sensiblement ses émissions de carbone. Ses émissions de gaz à effet de serre par habitant sont déjà parmi les plus faibles des pays développés.
Enfin, de nombreuses initiatives sont aujourd’hui développées par une diversité d’acteurs non-gouvernementaux : villes, régions, entreprises, associations…

Les événements tragiques de la Côte d’Azur dont les conséquences se comptent en pertes humaines et matérielles, même s’il n’existe pas suffisamment d’études pour affirmer que cela est dû au changement climatique, rappelle l’importance que l’homme doit accorder à la protection de l’environnement.
L’artificialisation, l’imperméabilisation des sols, l’urbanisation, la bétonisation des sols ont certainement contribué aux inondations même si le fait déclencheur est un phénomène météorologique peut-être hors norme. Il y a très certainement les effets pervers de l’attribution de permis de construire sur des zones que l’on sait inondables.
Les pouvoirs publics doivent prendre en compte cette dimension si l’on veut éviter que d’autres drames du même genre se produisent.

Monsieur le Président, je vous remercie pour avoir accepté de faire l’ouverture de cette plénière, votre agenda est particulièrement contraint aujourd’hui en raison notamment de la visite du Ministre de l’intérieur dans le Lot.

J’espère que vous pourrez honorer de votre présence notre prochaine assemblée plénière qui devrait avoir lieu en décembre (pour l’adoption d’un projet de règlement intérieur pour le futur CESER) ; nous souhaiterions en effet que vous puissiez remettre à plusieurs conseillers la médaille pour services rendus. Ce sera également l’occasion pour nous de vous témoigner une dernière fois, avant votre départ, tous nos remerciements pour votre implication, votre action au service de la région Midi-Pyrénées.