Intervention de Jean-Louis CHAUZY
Président du Conseil Économique et Social Régional



Allocution d'ouverture de la conférence pour l'emploi et
le développement économique en Midi-Pyrénées
Toulouse, le 07 Décembre 2006




Monsieur le Président de la Région,
Monsieur le Premier Vice Président du CES National
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Cher(e)s collègues,

Comme la plupart des Conseils Economiques et Sociaux Régionaux, notre assemblée a voté des avis depuis deux ans, à la demande de la Région, dans le cadre de ses nouvelles compétences : Schéma Régional et Développement Economique, Plan Régional de Développement de Formation, contribution au Contrat de Projets Etat-Région, avis sur la plate-forme partenariale élaboré par le Conseil Régional pour les négociations avec l’Etat, mais aussi en faveur des infrastructures de communication, des services publics, de l’offre de soins et de la culture.

Par anticipation sur des grands enjeux régionaux ou nationaux, notre assemblée a fait des propositions pour l’avenir de la recherche, des jeunes doctorants, pour la jeunesse, sur le Grand Projet de Ville, et s’est autosaisi sur la politique des pôles de compétitivité au point d’en proposer un troisième en faveur de l’agriculture et de l’agroalimentaire avec la recherche agronomique au cœur du projet, c’est le projet « Agrimip » porté par la Région, l’Etat et toutes les collectivités de Midi-Pyrénées.

C’est un bon travail du CESR qui a prouvé sa capacité à rassembler sur des projets. Le troisième pôle de compétitivité sera vraisemblablement labellisé par le gouvernement dans les prochaines semaines, j’ai le plaisir à le rappeler le jour où le Président de la Région va inaugurer la 4ème édition du Salon International de la Sécurité et de la Qualité Agroalimentaire avec les partenaires de l’Eurorégion.

Mais vous avons voulu faire un travail spécifique consacré à l’emploi en région, c’est-à-dire dans notre champ géographique de compétences en élaborant un diagnostic en identifiant les enjeux.

En faisant cette proposition au bureau du Conseil Economique, j’en ajoutai une autre à partir de cet avis, une fois voté, d’organiser une conférence avec tous les acteurs socio-économiques concernés dans les territoires de Midi-Pyrénées, d’où la présence des conseils de développement des pays et agglomérations de la région, mais aussi des missions locales et des maisons de l’emploi et de la formation, je les remercie pour leur participation.

Le droit au travail est un principe fondateur de la société française comme le stipule la Constitution de la République, dans son préambule :

« Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances ».

Ce droit fondamental théorique est aujourd’hui loin d’être une réalité en France comme en Midi-Pyrénées. Les situations de précarité, les difficultés d’insertion, de créations d’emploi, comme le taux élevé de chômage en attestent. Cette situation de l’emploi, plus que préoccupante, menace la cohésion sociale des territoires de notre région et de notre pays.

Ce sont les raisons pour lesquelles le CESR a réalisé un « Diagnostic de l’emploi en Midi-Pyrénées », partagé par l’ensemble des acteurs socio-économiques régionaux qui le compose, qui peut s’avérer être un outil pertinent d’aide à la décision dans la logique du renforcement des interventions du Conseil Régional.

Le CESR a organisé son travail en deux étapes :

*a première consistant à saisir les caractéristiques majeures de l’emploi régional pour en définir les contours, « le paysage de l’emploi », à travers la démographie régionale, l’emploi salarié et non salarié par secteurs d’activités et zones d’emploi, la répartition des catégories socioprofessionnelles et des qualifications pour terminer par l’examen des conditions d’emploi et d’accès à l’emploi des Midi-Pyrénées.

* La seconde portant sur l’identification des enjeux qui pourraient aider les acteurs régionaux dans leurs réflexions et leurs prises de décision, dans l’élaboration des mesures pour améliorer l’emploi sur l’ensemble du territoire de Midi-Pyrénées.

Je me propose de vous le restituer rapidement :

Le paysage de l’emploi fait apparaître des caractéristiques propres à Midi-Pyrénées :

* des disparités territoriales fortes tant du point de vue des secteurs d’activités que de la répartition socioprofessionnelle des actifs et de la nature des emplois occupés avec une hégémonie fortement marquée du pôle Toulousain qui concentre à lui seul la moitié des emplois régionaux,
* un secteur des services en forte progression regroupant à lui seul plus des deux tiers des emplois de la région,
* un niveau de qualification globalement faible rendant difficile les mobilités professionnelles et l’accès à l’emploi.

Par ailleurs, Midi-Pyrénées n’échappe pas à la tendance générale en enregistrant une forte croissance de l’instabilité de l’emploi, de la précarité professionnelle, avec des difficultés d’accès à l’emploi particulièrement marquées pour les jeunes, les femmes et les immigrés fragilisant ainsi fortement la cohésion sociale régionale. Toutefois, elle bénéficie de réels atouts.

UN ANCRAGE REGIONAL FORT AUTOUR DES INDUSTRIES DE POINTE, DES SERVICES AUX ENTREPRISES ET DES ACTIVITES DE RECHERCHE

Répartition de l’emploi salarié par grands secteurs industriels productifs et leur évolution :


L’industrie régionale concentre plusieurs activités à forte valeur ajoutée (aéronautique, espace, électronique, informatique, biotechnologies…). Les secteurs de l’aéronautique (et du spatial à un degré moindre), de l’électronique et des systèmes embarqués, ainsi que de l’agroalimentaire, sont en croissance forte et régulière. La place de la métropole toulousaine au niveau mondial dans le domaine aéronautique et spatial a d’ailleurs été récemment confortée par l’implantation de la chaîne d’assemblage de l’A380 et du futur siège de la concession Galiléo, et probablement la chaîne d’assemblage de l’A350, ce secteur représente 60 000 emplois.

A partir de la crise de croissance industrielle que connaît l’aéronautique, il nous appartient de comprendre, avec le diagnostic en cours d’élaboration sur la sous-traitance, comment construire de nouveaux partenariats entre les donneurs d’ordre et les sous-traitants, portant sur l’innovation, la recherche (le pôle de compétitivité est un point d’appui), la qualification des personnels, la sécurisation des parcours professionnels, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

L’existence de ces secteurs industriels de pointe est un gage de rayonnement international pour la région : premier excédant commercial des régions françaises - le taux de croissance y est supérieur à la moyenne nationale -.Midi-Pyrénées est également la quatrième région française pour l’accueil d’investisseurs étrangers.

L’émergence du Cancéropôle, du pôle de compétitivité Cancer-Bio-Santé sur le site d’AZF, ne doit pas faire oublier la nécessité de maintenir une activité chimique, quelle soit qualifiée de verte ou fine, à Toulouse si l’on veut développer, à côté de la recherche, les biotechnologies. Nous devons saluer le groupe pierre FABRE qui crée dans cette région 300 à 400 emplois supplémentaires par an, dans l’industrie du médicament et de la cosmétique.

LA PROGRESSION DU TAUX DE CREATION D’EMPLOI ET D’ACTIVITES S’AFFIRME DANS LE SECTEUR TERTIAIRE ET DANS LA CONSTRUCTION.

Si, sur les huit départements de la région, l’Aveyron, le Gers, le Tarn-et-Garonne et le Lot gardent encore un profil économique lié aux activités agricoles et agroalimentaires. Les autres ont développé un profil plus industrialisé, associé à une forte présence des activités de services aux entreprises et de recherche. Ces activités sont, par ailleurs celles qui ont le plus progressé, en augmentant de 50% en dix ans.

Malgré de fortes disparités selon les bassins d’emplois, Midi-Pyrénées arrive aujourd’hui en tête des régions créatrices d’emplois et continue sa progression :

+ 3,7% en 2005 par rapport à 2003. Cette évolution est essentiellement due au progrès continu du secteur tertiaire. Entre 1990 et 2003, la croissance de l’emploi salarié dans le secteur tertiaire atteint 33%, pour une évolution moyenne en région de 24 % tous secteurs confondus, et cette progression s’accélère encore pour les années 2004 et 2005, notamment dans le secteur des services aux entreprises qui bénéficient de l'orientation favorable des secteurs de l'aéronautique et de la construction.

COMME LE RAPPELLE LE DIAGNOSTIC DE L’ETAT POUR LE PROGRAMME OPERATIONNEL EUROPEEN, MIDI-PYRENEES POSSEDE UN POTENTIEL EXCEPTIONNEL EN MATIERE D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE RECHERCHE.

Midi-Pyrénées se place dans la moyenne supérieure au regard de plusieurs indicateurs de Lisbonne, et possède surtout de nombreux atouts en termes d’enseignement supérieur et de recherche :

* 4ème région de France et 20ème région d’Europe par son potentiel de chercheurs (14 500, soit 7,4 % du total national),
* 1er rang français en intensité de la recherche et développement (dépenses de R&D dans le PIB régional), avec un effectif total de R&D supérieur à 22 000 personnes (public et privé),
* 4ème rang pour le nombre de chercheurs privés, avec 8 475 équivalents temps pleins en 2004,
* Près de la moitié de la dépense intérieure de R&D régionale est consacrée à l’aéronautique, ce ratio dépasse largement les 50% si on y associe les dépenses liées aux systèmes embarqués. Le secteur des composants électriques électroniques est également fortement représenté dans les dépenses régionales en matière de recherche et développement,
* 380 laboratoires de recherche, dont plusieurs leaders européens (ONERA, CNRS, CNES) et des laboratoires communs associantacteurs publics et privés autour de thèmes de recherche de pointe le plus souvent liés aux secteurs aéronautique, spatial, électronique et informatique,
* Forte présence universitaire avec 4 universités, à laquelle s’ajoutent 15 écoles d’ingénieurs, qui accueillent 4 700 étudiants à la rentrée 2003-2004, soit 4,2 % des effectifs de la région, contre 3 % en moyenne en France,
* Près de 22 % d’étudiants en sciences (hors IUT), soit près de 5 points de plus que la moyenne nationale,
* Par l’économie (24 %) et la littérature (11%). Les filières tertiaires l’emportent sur les filières secondaires dans les sections de techniciens supérieurs comme dans les écoles spécialisées (59 %),
* La région est la deuxième de France en nombre d'étudiants par habitant (au total : 113 000 étudiants en 2003, et un taux de croissance annuel moyen de 1000 étudiants supplémentaires).

TOUTEFOIS, LA CONCENTRATION DES ACTIVITES A FORTE VALEUR AJOUTEE SUR LA METROPOLE TOULOUSAINE, LA SPECIALISATION INDUSTRIELLE ET L’EVOLUTION DE LA PYRAMIDE DES AGES POURRAIENT FRAGILISER A TERME LA REGION MIDI-PYRENEES.

Le potentiel évoqué ci-dessus accuse des disparités inquiétantes, dont un déséquilibre persistant entre l’attractivité de la métropole toulousaine et les autres territoires régionaux.

Toulouse a ainsi absorbé plus de la moitié des nouveaux habitants de Midi-Pyrénées (167 000), étendant son influence directe sur quatre départements limitrophes : fonctions métropolitaines, services aux entreprises, et activités industrielles à forte valeur ajoutée. De plus, la métropole régionale concentre près de 90 % des étudiants régionaux. Enfin, un emploi sur deux et une entreprise sur cinq se trouvent en Haute-Garonne.

Le potentiel exceptionnel de recherche et d’innovation reste concentré sur les secteurs industriels de pointe et ne concerne qu’indirectement les secteurs d’activités traditionnels. On constate, dans plusieurs secteurs, un décalage, voire une inadéquation entre les capacités de recherche et d'innovation et les capacités d'exploitation par le tissu productif, notamment dans la filière agroalimentaire. La candidature régionale autour du pôle « Agrimip Innovation » aura pour objectif de pallier ces insuffisances sectorielles.

UN DESEQUILIBRE CROISSANT ENTRE TOULOUSE ET LE RESTE DE LA REGION.

Le rythme de croissance de la zone d’emploi de Toulouse est près de trois fois plus élevé que le reste de Midi-Pyrénées. En effet, les pouvoirs de décision, les secteurs économiques à forte valeur ajoutée, l’emploi qualifié et l’offre d’emploi sont largement regroupés dans l’agglomération. Ainsi, à l’horizon 2015, Toulouse devrait concentrer plus de la moitié de la population active.

Hors Toulouse, l’emploi est polarisé autour de l’agriculture, des industries agroalimentaires et de l’économie « présentielle ». De plus, les spécialisations fragilisent les territoires surtout ceux touchés par les industries traditionnelles en déclin. Mais, certaines zones rebondissent comme Decazeville ou Castres qui ont aussi des activités industrielles : la Mécanic Vallée, l’industrie pharmaceutique et cosmétique dans le Tarn.

UNE MENACE POUR LA COHESION REGIONALE : LA CROISSANCE DE L’INSTABILITE DE L’EMPLOI ET DE LA PRECARITE

Le tissu de Midi-Pyrénées est en constante restructuration : chaque année, un poste de travail sur trois est soit créé, soit supprimé, soit déplacé. Ce phénomène, qui va en s’accentuant, engendre une forte rotation des salariés, particulièrement dans le secteur tertiaire où le taux de rotation est deux fois plus important que dans l’industrie et le BTP. Ainsi, un nombre élevé de Midi-Pyrénéens se retrouve à la recherche d’un emploi qui est de plus en plus souvent proposé en CDD, intérim ou temps partiel.
Les hommes et les femmes de Midi-Pyrénées ont donc des parcours professionnels de plus en plus discontinus, alternant périodes de chômage et emplois atypiques. Ces situations, qui créent une forte instabilité de l’emploi, débouchent malheureusement souvent sur une grande précarité pour les publics les plus fragilisés que sont les jeunes non qualifiés, les femmes, les handicapés, les chômeurs de longue durée et les immigrés.

Malgré une forte demande d’emploi, des tensions sur le marché du travail subsistent dans les secteurs du BTP, de l’agriculture et de l’hôtellerie restauration, secteurs bénéficiant d’une image où les conditions de travail et de rémunération sont insuffisamment attractifs.

Des performances économiques certes, mais la cohésion sociale est fragilisée par la persistance de plusieurs espaces urbains en difficulté. Cela rend plus que nécessaire la négociation en cours, au plan national, des partenaires sociaux sur le thème de la sécurisation des parcours professionnels ou de la « flexsécurité » que nous avons retenu pour une table ronde cet après-midi.

L’attractivité n’est pas toujours synonyme de création d’emploi équivalent. Les populations les plus précarisées ne bénéficiant pas de toutes les retombées économiques positives et leur intégration ne va pas de soi.

Fin 2004, 325 000 personnes, soit 12% de la population, vivent avec un revenu inférieur au seuil de précarité (735 euros par mois)
En 2004, près de 146 600 personnes dans la région sont allocataires des cinq principaux minima sociaux.
252 000 personnes sont couvertes par l’un des cinq minima sociaux, soit 9,4% de la population régionale.
Mais à ces phénomènes connus, s’ajoute un autre phénomène celui de la précarité professionnelle, CDD, intérim, temps partiel.
Ces questions sensibles, répertoriées sous l’appellation Zone Urbaine Sensible à ce jour n’ont pas permis d’enrayer ces fragilités.

LES ENJEUX

Bien qu’en Midi-Pyrénées le marché du travail soit en expansion continue depuis plus de trente ans, avec une croissance plus rapide qu’au niveau national, que le nombre d’entreprises créées, dans tous les secteurs d’activité, se situe à un niveau élevé, la croissance de l’emploi ne parvient pas à satisfaire la demande de travail et à résorber le chômage qui reste à un niveau élevé. Les conditions d’accès à l’emploi sont de plus en plus difficiles et sélectives, et les conditions d’emploi des actifs occupés se sont elles aussi globalement dégradées, régionalement comme au niveau national.

* Face à ce déficit d’emploi pour tous, et d’emploi de « qualité », ou encore d’emploi « convenable » tel qu’il est défini par l’Organisation Internationale du Travail, aussi bien dans l’exercice de leur métier, leurs conditions d’emploi, que pour leurs conditions de vie, c’est-à-dire un emploi qui assure aux personnes une vie digne, pour eux-mêmes et leur famille, une sécurité pour envisager l’avenir plus sereinement,
* face à la montée de la précarité professionnelle en raison des transformations et des mutations économiques,
* quels sont les leviers potentiels pour développer l’emploi, permettre un taux de croissance visant le plein emploi et améliorer la situation des actifs en région, renforcer le tissu productif porteur d’emploi ?

Car il n’est pas possible de se satisfaire du sous-emploi, du « précariat » de l’emploi à n’importe quelles conditions, mal rétribué, mal protégé, qui génère des travailleurs pauvres et de l’exclusion. Les créations d’emplois sont les résultats de la croissance, de l’innovation, de la recherche et du développement, de la conquête de nouveaux marchés et de la consommation. C’est le développement des activités qui poussent les entreprises à embaucher, seule la création de richesse peut réduire le chômage et l’exclusion.

Pour tenter de répondre à ces problématiques que les données statistiques révèlent dans cette approche de la réalité de l’emploi régional, cinq enjeux ont été identifiés, qui sont fortement imbriqués les uns aux autres et interagissent :

* des enjeux de cohésion sociale avec des questionnements : Comment prévenir et résorber la précarité professionnelle et l’exclusion ? Comment lutter contre les inégalités d’accès à l’emploi ?
* des enjeux démographiques : Comment faire face aux besoins de renouvellement de la population active consécutive au vieillissement des actifs salariés et non salariés ?
* des enjeux de développement économique : Comment Midi-Pyrénées peut-elle conserver son attractivité économique et sa dynamique de créations d’emplois ? Quels moyens mettre en œuvre ?
* des enjeux d’aménagement du territoire : Comment renforcer l’attractivité et la dynamique économique et sociale de Toulouse et réduire le décalage entre l’agglomération centrale et l’ensemble de la région ?
* des enjeux de formation et de qualification : Comment mieux corréler formation, qualification et emploi ? Comment faire jouer à la formation continue son rôle de formation tout au long de la vie et lui permettre de répondre à la faiblesse des qualifications des actifs en région ?

Ils sont organisés autour des grandes compétences de la région, qui doivent trouver leur traduction opérationnelle dans les programmations SRDE, PRDF, PRFP pour aboutir à un plan global d’aménagement et de développement du territoire régional.

L’objectif du CESR aujourd’hui est de confronter son analyse du développement économique de la situation de l’emploi sur le plan régional et dans les bassins d’emploi, avec les acteurs socio-économiques régionaux, pour élaborer des réponses adaptées aux questions soulevées par ces enjeux régionaux.

Le rapport du CESR élaboré par la Commission Education-Emploi-Formation-Sports et adopté par 90% des conseillers le 27 juin 2006 constitue un diagnostic innovant et de grande qualité pour les acteurs socio-économiques.

Le rapport du Conseil de l’Emploi, des Revenus et des Coûts, présenté le 17 novembre par Jacques DELORS au Premier Ministre, est un appui supplémentaire à notre propre travail, il désigne deux chantiers prioritaires pour l’Etat, les collectivités et les partenaires sociaux :

* la situation des salariés à la carrière chaotique alternant les contrat à durée déterminés et l’intérim, et des périodes parfois longues de chômage,
* le sort des 190 000 jeunes sortant chaque année de l’école ou de l’université sans diplôme.

Cet immense gâchis est une des causes de la faiblesse de la croissance française, de la grande précarisation de près de cinq millions de français et de l’accroissement des inégalités et de la pauvreté.

La formation initiale, l’alternance, l’orientation doivent être au cœur de nos réflexions pour sortir de cet immense gâchis et machine à produire de l’exclusion caractérisant le « modèle social français » qui en Europe est si contesté au niveau de ses résultats.

Mesdames, Messieurs avant de vous présenter le déroulement de cette conférence, je tiens à vous remercier d’en partager les enjeux.

A quelques semaines des avis que nous avons à émettre sur le prochain contrat de projets Etat-Région ou les programmes opérationnels européens, nous devons rappeler que l’accès de tous à un emploi et le développement économique sont avec la formation des hommes et des femmes au cœur de nos préoccupations de citoyen et quand l’argent public est rare il faut faire des arbitrages sur l’essentiel :

* la formation,
* l’élévation du niveau de qualification,
* l’innovation, la recherche et le transfert des technologies,
* la cohésion économique, sociale et territoriale

Nous devons garder une industrie en France et en Europe et des emplois qualifiés et attractifs pour faire reculer les inégalités et les discriminations.

Les conclusions que nous ferons à l’issue de cette journée doivent nous donner, Monsieur le Président, des pistes nouvelles pour travailler ensemble.

La présence du 1er Vice-Président du Conseil Economique et Social et des CES de Bretagne et Rhône-Alpes avec lesquels nous partageons beaucoup de valeurs enrichira nos travaux.

Je remercie le Président de la Région Midi-Pyrénées pour le soutien matériel et sa participation à l’ouverture de cette Conférence sur l’emploi et le développement économique qui doit contribuer à renforcer la place de la région, pivot de la décentralisation.

Je vous remercie.

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