Colloque : Quelles perspectives pour le Sud-Ouest Européen ?

Conclusion de Jean-Louis CHAUZY - Le 15 mars 2002


Je voudrais d’abord remercier celles et ceux qui ont rendu possible cette manifestation et à nouveau, m’adresser à mes collègues français, espagnols et portugais.

Je voudrais redire à la Région et à son premier Vice-Président, Alain BENETEAU, que sans les relations de qualité que nous avons instaurées et sans les moyens qui nous sont octroyés, sans avoir à les mendier, rien n’était possible. Parce que la Région sait qu’à notre place, nous participons par le débat public et par notre investissement, notre représentation, à la recherche de ce qui est l’intérêt général de la Région dans un contexte géographiquement plus vaste.

Je voudrais aussi remercier Gérard ONESTA, Vice-Président du Parlement européen, même s’il est un petit le régional de l’étape, pour l’énergie qu’il déploie dans sa mission de parlementaire européen. Il est là pour parler de l’Europe, pour expliquer son rôle et les enjeux de la période.

Il est aussi utile pour nous comme pour lui qu’il puisse entendre la voix de sa région d’origine mais aussi des régions du Sud et du Sud-Ouest. Non pas pour être simplement leur porte-parole de manière mécanique, mais pour que nous puissions dialoguer. Il était aussi utile que le Comité Économique et Social européen avec lequel nos assemblées ont des relations bilatérales, puisse faire entendre sa voix.

Je souhaiterais aussi saluer le retour des " Barcelonais ", les acteurs du mouvement social qui ont défendu avec cœur et conviction et de manière pacifique mais massive à Barcelone, le 14 mai, leur conception de l’Europe n’oubliant pas son volet social. Je suis heureux de les retrouver un peu fatigués, mais en bonne santé parmi nous aujourd’hui.

Je voudrais aussi faire une clarification que j’aurais du faire hier dans mon propos liminaire. Cela concerne la représentation des organisateurs aujourd’hui, puisque chaque pays n’a pas le même mode d’organisation institutionnelle. La France vit depuis 28 ans avec ce que nous appelons le bicaméralisme. A savoir que le niveau régional repose sur la reconnaissance de deux assemblées. Celle du suffrage universel qui gère le budget et celle des acteurs économiques et sociaux dont la composition est fixée par décret, et qui concourt par ses avis à la définition de politique régionale.

Pour la France, la Région, c’est l’existence de cette relation duale, c’est une confrontation le plus souvent utile au niveau régional. L’Espagne a également des Conseils Économiques Sociaux Régionaux dans les autonomies mais pas dans toutes les autonomies.

Nous avons préparé ce colloque avec les Conseils Économiques et Sociaux des régions espagnoles, celles qui en sont dotées. En espérant là aussi, de l’autre côté des Pyrénées, la généralisation à toutes les régions.

Avec nos amis Portugais, nous avons travaillé avec des Commissions de Coordination des régions du Portugal, puisque le Portugal, c’était sa liberté, par un référendum en 1998, a dit NON à la régionalisation qui aurait pu après, dans les mois ou les années suivantes, permettre la création de Conseils Économiques Sociaux Régionaux. Le Portugal a ou va avoir un Conseil Économique et Social national. Ceci explique que la délégation des Commissions de Coordination du Portugal ne peut pas être la même que nos amis espagnols ou que nos collègues français.

La troisième clarification, je la gardais pour la fin, mais tous les participants français, espagnols et portugais l’ont bien compris, c’est qu’en affichant l’Espace Sud-Ouest Européen comme nouveau lieu possible de dialogue en Europe, largement ouvert sur l’extérieur, la Méditerranée et l’Amérique Latine. Nous n’avons pas pour ambition de dissoudre dans l’Atlantique ou la Méditerranée, des espaces de coopération patiemment construits qui sont aussi des réalités dans lequel tu es Claude ROULLEAU au niveau de l’Arc Atlantique, comme existe l’Arc méditerranéen pour Jean-Claude BOUSQUET.

On n’organise pas un espace contre un autre. On organise un espace pour renforcer la coopération et parce que l’on a des projets. Nous sommes chacun opposés à une balkanisation de nos territoires, nous avons sur ces questions-là que des convictions partagées.

Cet espace, le Sud-Ouest Européen permet d’assurer la cohésion territoriale de l’ensemble. Nous, nous sommes bien compris là-dessus, c'était utile que tu le rappelles ce matin. Cependant, vous n’aviez pas en venant à Toulouse à être rassurés. Vous l’étiez avant, sinon vous ne seriez pas venu.

Nous avions des objectifs ambitieux en organisant cette manifestation. Sur les points fondamentaux, nous les avons tenus du point de vue numérique certes, plus de 550 personnes ont participé à nos travaux sur ces deux journées. Avec une représentativité d’une très grande valeur, du point de vue de la diversité des milieux économiques, sociaux, institutionnels, universitaires, avec le monde de la recherche, le monde associatif, les représentants de la culture.

Nous avons à partir de l’ambition que nous avons affichée, les moyens de gérer une stratégie et d’aller rechercher les moyens de gérer cette stratégie. Vous avez bien compris que nous avions sûrement un problème d’image. C’est aussi pour cela que l’introduction a fait appel à des universitaires de grande qualité pour identifier cet espace.

Nous l’avons découvert avec un voisin allemand que nous sommes allés volontairement chercher, parce qu’à trop regarder dans notre miroir, nous finissons par ne plus savoir à quoi nous ressemblons. Il n’est pas inutile d’avoir un œil extérieur à la fois pour nous chagriner un peu mais aussi pour nous dire des choses qui nous aideront à comprendre la suite pour nos régions et nos territoires.

Cet œil extérieur, cette voix un peu différente, c’était Peter TREUNER qui n’est pas un ennemi du Sud-Ouest parce qu’en terme de mode de vie et d’attractivité, ses motivations le rapprochent au Sud-Ouest de l’Europe. Il trouve que nous y vivons bien et il a entièrement raison.

Il faut garder à l’esprit l’essentiel de son message. C’est un peu d’ailleurs une certaine vision de l’Europe du Nord sur l’Europe du Sud où nous sommes vécus comme des quémandeurs bien sûr de subventions.

Simplement, de ce message, nous verrons comment rebondir pour l’avenir de la politique européenne. Entre tout garder en l’État depuis vingt ans du point de vue des politiques structurelles et tout passer par la fenêtre, il y a sûrement des compromis savants qu’il faudra savoir passer et nous serions utiles à la décision publique en faisant quelques suggestions nous-mêmes.

Nous avons peut-être un problème d’image ou d’identité. Ce sont des questions qui seront posées aussi à ceux auront en charge la gestion du programme européen notamment INTERREG III B. La question qui nous est posée c’est comment afficher cet espace avec une identité qui respecte pour chacun d’entre nous le droit à la différence, à la fois dans sa version française, espagnole ou portugaise. C’est parce que nous sommes dans des territoires différents, qui ont des cultures ou des identités différentes. Ce qui ne veut pas dire que nous n’acceptons pas le regard des autres.

Je voudrais aussi faire quelques rappels sur le débat dans les régions du sud de la France il y a vingt ans parce que le temps est toujours court et qu’en principe nous ne nous ne rappelons pas au moment de nos réflexions d’aujourd’hui, de la situation des débats quelques années auparavant. Pourquoi ? Parce qu’il existe aujourd’hui un peu d’inquiétude de la part des acteurs du Sud-Ouest européen pour savoir ce qu’ils vont devenir dans la mesure où pour une fois depuis très longtemps, l’élargissement ne sera plus au Sud, mais à l’Est.

Devons nous avoir peur de l’adhésion des PECO, combien cela va nous coûter et qu’aurons-nous en moins ?

Pour savoir si nous devons avoir peur de l’adhésion des PECO, nous devons nous rappeler dans quel état nous étions il y a 20 ans au moment de l’adhésion de l’Espagne et du Portugal dans l’Union Européenne.

Cela nous chagrinera un peu de nous rappeler que nous avions beaucoup écrit de scénarios noirs, des scénari catastrophes. Nous avons parfois même débattu sur l’effondrement de nos économies, à cause de l’adhésion de l’Espagne et du Portugal à l’Union Européenne.

Moins de 20 ans plus tard, où en sommes-nous ? Si nos territoires ont encore des difficultés internes, est-ce la faute à l’Europe, à l’élargissement ?

La réponse est NON.

Du point de vue de l’économie, nos régions ont progressé. En Midi-Pyrénées, l’agroalimentaire a fait des progrès considérables pour ses parts de marché dans la péninsule ibérique.

Par rapport à nos amis et voisins portugais et espagnols, je le dis à haute voix non pas pour vous faire plaisir, si c’était différent, je vous le dirais aussi avec la même force, en un quart de siècle, vous êtes sortis d’une période noire. Vous êtes devenus des vraies démocraties et vous avez montré que vous saviez utiliser des fonds européens. Vos deux pays ont répondu aux critères d’adhésion à l’euro.

Quel chemin, sans tapage, sans bruit pour faire en moins de vingt ans ce que l’on réalise, en principe, sur deux ou trois générations. Ce sont autant d’arguments pour apporter la preuve, et y compris pour nos régions qui ont été dotées pendant deux fois trois années 1983/1986 et 1986/1989 de ces fameux Programmes Intégrés Méditerranéens qui étaient cogérés par les régions et l’État et qui ont servi à préparer autant que faire se peut nos régions à l’adhésion de l’Espagne et du Portugal.

Ce court retour en arrière pour vous dire aujourd’hui que nous ne devons pas à avoir peur de l’adhésion des PECO mais rechercher les moyens de la solidarité, de la cohésion. Nous ne pouvons pas leur dire pour des raisons liées à la solidarité, à l’affection ou à la générosité, que nous sommes pour l’adhésion de leurs pays à l’Union puis au moment d’ouvrir le porte monnaie, leur dire : " attendez, ce porte-monnaie est pour nous, vous attendrez dans cinq ou dix ans ". Ce ne serait pas convenable, mais il faut aussi que nos gouvernants, chez nous le débat sur l’Europe porte plutôt sur l’âge des artères des protagonistes au fauteuil suprême aient le courage de parler des vrais problèmes. Nous verrons si l’après sommet de Barcelone le permet.

Nous devons aborder courageusement ces questions. Il faut maintenant préciser le contenu des propositions pour inscrire dans la durée les conclusions formulées lors de cette manifestation. Comment s’organiser pour assumer chacun nos responsabilités dans cet espace européen ?

Première affirmation : les CES ne se situent pas à côté ou contre leurs États, leurs régions, leurs autonomies. Ils souhaitent continuer à travailler avec eux pour la mise en œuvre de stratégies territoriales partagées. Nous habitons les mêmes espaces, les mêmes territoires. Nous aimons chacun nos vallées, nos villes, nos collines, nos régions et aussi nos pays. Donc ce qui sera proposé après ce colloque c’est pour être acteurs des politiques nouvelles et permettre de mieux travailler et coopérer ensemble.

Deuxième affirmation : Nous devons mettre en place une sorte de conférence permanente des CES et des régions du Sud-Ouest européen, la doter d’un secrétariat permanent, d’un site Internet et d’un minimum d’organisation. Car nous n’avons pas de moyens considérables, c’est bien normal, nous n’avons pas vocation à remplacer les exécutifs régionaux et nous ne sommes pas là pour cela.

Troisième affirmation : retenir l’idée, nous discuterons de tout cela après de manière plus organisée, de faire par alternance, par pays, tous les 18 mois ou 2 ans, une conférence des régions du Sud-Ouest sur un ou deux thèmes que nous aurions clairement identifiés, qui correspondraient aux préoccupations des acteurs et de la puissance publique.

Dans l’immédiat, nous devrions pour être cohérents avec nos propos et nos réflexions les uns des autres, nous dire que si l’Europe s’interroge et nous interroge, notamment la France qui n’a pas encore abordé publiquement ce débat, sur la prochaine génération des fonds européens, il serait bien que nous en préoccupions de l’après agenda 2000,

La proposition est très simple. Dans chaque région, il faudrait que nous en discutions et que nous ayons ensuite une séance de travail sur les fonds européens au niveau interrégional.

Les objectifs, nous les gardons dans l’état. Cinq objectifs, les gardons-nous tous? Passons-nous à trois ? Soit le FSE , FEOGA, FEDER ? Gardons-nous les zonages de manière intégrale ?

Nous nous sommes souvent plus battus sur des zonages très extensifs puisque nous cherchons les projets à financer. Les territoires qui se sont battus sur des couvertures territoriales n’avaient parfois en 7 ans géré aucun projet.

Continuons-nous comme avant ou faisons-nous de nouvelles propositions ?

Pour la France, en quoi les nouvelles politiques territoriales qu’a évoqué Claude ROULEAU pays agglomérations et territoires de projets, peuvent-elles être des territoires retenus pour une nouvelle politique européenne ?

Enfin, je dis à Gérard ONESTA et je pense que c’est une conviction partagée que la politique régionale pour les citoyens, est quand même la plus visible. C’est celle qui permet de montrer en milieu urbain comme rural, à quoi servent les fonds européens ? Comme ils sont gérés avec un dialogue plus élaboré et une coresponsabilité État/Région avec la place des partenaires économiques et sociaux et des CESR dans les Comités de Suivi voire parfois dans les Comités de Programmation, il serait utile que nous ayons cette démarche.

Les CES des régions du Sud-Ouest doivent avoir une réflexion sur la réforme des fonds structurels européens. Et nous pourrions faire, en 2003, une manifestation pour mettre en commun nos propositions et avoir un second rendez-vous avec le Parlement européen et avec Michel BARNIER qui de passage à Toulouse le 11 Mars 2002 a souhaité connaître les contributions au débat des partenaires des régions françaises. Il serait d’ailleurs utile que les autres CES français fassent la même chose pour mettre en œuvre cette démarche de réflexion. Nous sommes bien placés car nous pouvons nous-mêmes évaluer depuis une ou deux décennies à quoi ont servi les fonds européens.

Michel DELAGRANDANNE, Président du CES Limousin, vous l’a rappelé, je l’avais dit dans mon introduction, que si les fonds européens ont servi à réduire les écarts entre les Etats au niveau européen, nous avons vu s’accroître aussi les écarts de développement interne aux régions qui ne doivent satisfaire personne. Les villes ne peuvent plus gérer l’intégration comme elles l’ont fait pendant trois décennies. Les zones rurales peuvent aussi parfois décrocher pour des raisons économiques et démographiques du développement voire de la modernité.

Prenons nous-mêmes en charge ces réflexions pour savoir à quel moment en débattre avec la DATAR, avec le Gouvernement français mais aussi avec le Parlement européen et le Commissaire qui est très ouvert, qui nous tend la main sur ces questions.

Enfin nous devrons capitaliser nos réflexions par les actes que nous ferons de ces deux journées à partir des contributions des trois ateliers. L’espace sur lequel nous réfléchissons, que nous voulons mieux identifier doit pouvoir demain bénéficier de la création de réseaux et des têtes de réseaux pour l’Université, la recherche, la formation des hommes, les politiques culturelles, mais aussi le développement économique .

Nous avons pu bénéficier pendant ces deux journées, de la présence de nombreux acteurs. Je remercie notre collègue le Président BELLOC d’avoir modifié son agenda pour participer aux conclusions en qualité de Président de la Conférence des Présidents d’Universités. Nous avons aujourd’hui dans nos espaces, dans nos trois pays, les personnes ressources pour mettre en place ces réseaux sur les thèmes que j’ai indiqués.

Il existe aussi et même si c’est plus vrai dans la version française qu’ibérique, tous les réseaux consulaires. Avoir eu parmi nous les têtes de réseaux consulaires de très grands espaces, Central, Pyrénées et les autres, c’est aussi d’un grand réconfort. Car sur les questions difficiles, ils ont été de vrais laboureurs parce que " pionniers ", ils ont passé du temps (et moi aussi avec eux ) pour aller chercher des partenaires en Espagne et au Portugal.

C’est pour cela que la représentante de la Région Centre du Portugal a pu faire référence à notre énergie qui est inépuisable, à nos convictions qui ne s’éteignent jamais pour construire patiemment ce que sont les vrais espaces de coopération aujourd’hui. Pas pour rester enfermés entre nous car nous pouvons mourir par asphyxie si nous nous réduisons à une approche microscopique du territoire, mais pour apporter notre contribution de citoyens et d’acteurs européens.

Certes avec humilité car nous ne sommes pas des collectivités, mais avec assez de conviction pour renverser à un certain moment l’ordre des choses. Parce qu’entre nous qui croyait, il y a six ans que nous serions capables d’aller chercher des programmes qui n’étaient pas prévus au départ pour nos territoires ? Et expliquer par un débat un peu vif, mais républicain et démocratique à nos Gouvernements y compris la DATAR à l’époque comme à l’Europe ensuite, que nous ne pouvions pas construire le bonheur des gens sans leur demander leur avis et sans eux.

Chers amis, je vous suis infiniment reconnaissant d’avoir permis cette confrontation. Sachez qu’ayant eu la détermination et la volonté de construire cette manifestation, nous aurons la même pour en gérer le suivi dans cette double perspective qui est à la fois de respecter les espaces de coopération qui sont en fonction de notre histoire et de la géographie à géométrie variable selon que nous sommes du littoral ou de l’intérieur, en défendant toujours cet espace ouvert aux autres, l’élargissement nous y oblige. N’oublions pas que nous sommes aussi les têtes de ponts avec la Méditerranée.

Le Sud-Ouest européen, cela nous a été suggéré, est aussi la tête de pont avec l’Amérique Latine, ces territoires resteront des territoires ouverts.

Nous devrons aussi apprendre à vendre nos territoires et nos régions autrement que sous l’angle des handicaps et des difficultés. Parce que dans la période qui s’ouvre, nous allons tomber sur des territoires plus en difficulté et sur plus handicapés que nous. Proposer d’obtenir les moyens d’une attractivité nouvelle pour nos régions dans cet espace Sud-Ouest européen est sûrement le meilleur chemin à prendre.

Je vous remercie de votre engagement pour nous aider à réussir un pari difficile. J’associe comme je l’ai fait à l’ouverture, le personnel du CES pour avoir accepter la pression supplémentaire que je leur ai imposée depuis quelques semaines pour gérer cette manifestation.

Je remercie chacune et chacun d’entre vous d’avoir parfaitement jouer le jeu. Je vous en suis très reconnaissant et je vous invite aussi à partager un buffet dressé à votre attention, dans le hall du centre de congrès de Diagora-Labège . Je vous remercie.


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